Jean-Marc Berthoud, dans sa série Les Dix Commandements lus par la Bible, Une Lumière divine pour notre temps, nous présente ici son étude sur le Neuvième Commandement.
Ce nouveau livre, L’évolutionnisme théiste. Ses racines et ses conséquences, aborde l’évolution sous un angle autre que ne le fait l’Introduction apologétique au premier commandement. L’idole de notre temps : la science quantitative moderne, ouvrage, qui s’attaquait aux aberrations « logiques » et « scientifiques » d’une macroévolution à la fois naturaliste, matérialiste et athée.
Ce livre ouvre une fenêtre sur le vaste panorama de la foi chrétienne. La révélation biblique, lue dans le contexte des tourments de notre siècle, permet de découvrir le Dieu infini et éternel qui intervient en personne dans un monde qui lui appartient.
Cette Introduction aux Dix commandements sous la forme de prédications suivies est le complément du livre de Jean-Marc Berthoud consacré à la Loi de Dieu : Apologie pour la Loi de Dieu, paru pour la première fois en 1996 aux Éditons L’Âge d’Homme à Lausanne.
Ce petit livre sur un sujet d’une grande importance eut son origine lors de la participation de l’auteur à une conférence internationale de philosophes calvinistes au début des années 1980 à Zeist aux Pays-Bas.
Le troisième volume de ce commentaire de l’Apocalypse de Jésus-Christ, Les deux témoins, le dragon et ses deux bêtes. Les coupes de la colère de Dieu, nous fait entrer au cœur du combat gigantesque qui oppose Jésus-Christ et son Église, aux puissances du mal si actives dans l’histoire des hommes : le Dragon (ou le diable) et ses deux acolytes funestes, la première bête, un pouvoir totalitaire et la seconde une culture universelle animée par le mensonge sous toutes ses formes.
L’école et la famille contre l’utopie. Introduction éthique et apologétique au Septième commandement.
C’ est en grande partie une réédition du livre ancien de Jean-Marc Berthoud, L’école et la famille contre l’utopie. Il a comme sous-titre : « Les annales d’un combat ». (1996) Le dernier mot du sous-titre indique le caractère apologétique de l’ouvrage ; les « annales » indique son caractère historique : il s’agit d’engagements ponctuels – dès les années 1980 – en défense de deux réalités violemment attaquées aujourd’hui par l’utopie : la famille chrétienne, c’est-à-dire selon l’ordre de la création, ainsi que l’école classique transformée en une machine à décerveler notre civilisation.
Cet ouvrage est largement constitué de la réédition du livre Création, Bible et Science. Les fondements de la métaphysique, l’œuvre créatrice divine et l’ordre cosmique, paru en 2008 aux Éditions L’Âge d’Homme. Il nous a semblé propice qu’il paraisse après L’Introduction au Décalogue. L’Apologie pour la loi de Dieu, en tête de cette collection consacrée au Commentaire du Décalogue à travers toute la Bible.
Il s’agit d’une charge contre ce que nous percevons être « l’idole de notre temps », idole qui n’est autre que la science quantitative moderne, contradiction centrale de la modernité au premier commandement : Tu n’auras pas d’autre Dieu devant ma face, la défense apologétique du commandement.
Avec L’alliance de Dieu à travers l’Écriture sainte. Une théologie biblique, nous pénétrons au cœur de l’œuvre de Jean-Marc Berthoud : recentrer la pensée des hommes sur celle de Dieu, telle que nous la trouvons révélée dans la Bible.
Avec L’alliance de Dieu à travers l’Écriture sainte. Une théologie biblique, nous pénétrons au cœur de l’œuvre de Jean-Marc Berthoud : recentrer la pensée des hommes sur celle de Dieu, telle que nous la trouvons révélée dans la Bible.
Cette série de sermons sur la dixième parole du Décalogue nous interdisant la convoitise constitue une conclusion magnifique à toute la série des sermons consacrés à l’exposition, à travers l’enseignement de toute la Bible, du Décalogue. L’ouvrage de Jean-Marc Berthoud est, tout à la fois, très profond et extraordinairement pratique.
Ce petit livre de 120 pages est divisé en cinq chapitres. Il traite de l’enseignement de la Bible sur une institution capitale dans la vie d’Israël, la dîme, qui jouera au cours des siècles un rôle important, tant pour l’Église que dans la vie des nations chrétiennes.
Sans être un livre de théologie systématique – puisqu’il s’agit d’une série de prédications –, l’Alliance de Dieu aborde avec clarté et vigueur les principaux aspects de son sujet. L’auteur de cet ouvrage manifeste également un souci constant de compréhension historique des textes étudiés et d’application des vérités révélées aux réalités présentes. Le lecteur n’a donc jamais l’impression d’évoluer dans des sphères trop abstraites.
Notre époque est marquée par ce qu’on est venu à appeler la « dérive émotionnelle », la primauté donnée au sentiment sur la raison, aux passions par rapport à l’intelligence. Notre civilisation a mis l’émotion à la première place. La conséquence directe en est l’impossibilité de toute véritable discussion. Car le débat civilisé réclame une certaine réserve, une suspension temporaire du jugement, afin de permettre aux parties de s’entendre. Notre temps, bien plutôt qu’être celui du « dialogue », de l’« ouverture », du « pluralisme », n’est en fait que celui du slogan, de l’esprit buté jusqu’à l’intolérance, de la pensée unique. La question peut être posée (et elle en vaut la peine) : « Comment en sommes-nous arrivés à une pareille impasse sociale et culturelle ? »
Dans cet ouvrage, Jean-Marc Berthoud examine avec clarté et précision la vie et la théologie de Pierre Viret, géant oublié de la Réformation. Il explore à la fois les écrits de Viret et leurs implications théologiques et philosophiques, tout en fournissant des applications très pertinentes dans les débats éthiques de notre époque.
Le premier volume de ce Commentaire sur l’Apocalypse a permis d’établir les bases d’une saine compréhension de cette révélation majestueuse de la royauté de Jésus-Christ et du règne qu’il exerce sur son Église et sur le monde. Il y a été question de la gloire du Christ et du combat spirituel pour une fidélité véritable des sept Églises à leur Seigneur. Elles représentent les Églises de tous les siècles. Avec le deuxième, nous entrons dans le vif du combat victorieux du Christ et de son Église contre toutes les forces d’un monde hostile à Dieu et à son peuple.
Ce livre ouvre une fenêtre sur le vaste panorama de la foi chrétienne. La révélation biblique, lue dans le contexte des tourments de notre siècle, permet de découvrir le Dieu infini et éternel qui intervient en personne dans un monde qui lui appartient.
Extrait de l’Avant-Propos : L’orgueil est un si grand défaut, et un défaut si commun, et si difficile à éviter, que je ne sais s’il y a personne qui ne puisse profiter de ce que les plus petits esprits peuvent avoir pensé là-dessus. Il n’a pas tenu à mes désirs que je ne fisse connaître non seulement sa nature, et ses principales propriétés, mais encore tous les artifices dont l’amour-propre se sert pour nous l’inspirer.
Ce volume intitulé – La Révolution et les révolutions – traite du cœur même de notre modernité : le déplacement de l’autorité de Dieu vers l’homme. Il est devenu urgent de bien comprendre ce phénomène omniprésent afin de lui résister sur tous les plans, intellectuels comme pratiques.
De quoi s’agit-il dans ce livre ? Ce livre, Apologie pour la Loi de Dieu, a comme sous-titre : Introduction aux Dix Commandements, c’est-à-dire aux volumes que nous consacrons à l’étude détaillée des dix paroles du Décalogue. Il fut pourtant rédigé au cours des années 1980 et 1990 et publié en février 1996 aux Éditions L’Âge d’Homme à Lausanne. Il s’agit d’une série d’ouvrages en voie de publication dont celui consacré au huitième commandement est disponible.
Une mortelle hérésie, qui a couru tout au long de l’histoire de l’Église et qui la ruine particulièrement aujourd’hui, est l’antinomisme (du grec anti = contre, nomos = loi) ; le mépris de la Loi de Dieu ; le rejet de la Loi de Dieu.
La Parole de Dieu, du début de la Genèse à la fin de l’Apocalypse, est inséparablement Parole-Loi et Parole-Évangile. La Loi comme l’Évangile nous révèlent ensemble la sainteté de Dieu et Sa miséricorde, la grâce de Dieu et Sa justice.
Comme les Pharisiens aiment à se prévaloir de la Loi (qu’ils déforment et à laquelle ils ajoutent ou substituent leurs traditions humaines) au détriment de l’Évangile qu’ils anéantissent, les Antinomistes, eux, mettent en avant l’Évangile (qu’ils amenuisent et « superficialisent » sous prétexte de l’exalter) au détriment de la Loi qu’ils effacent.
Les Apôtres déjà, comme ensuite les Pères et les Réformateurs, tous ont dû démasquer et combattre l’antinomisme qui n’a cessé d’infester l’Église.
Aujourd’hui, plus que jamais, trop de pasteurs et de théologiens de toutes « confessions » – loups cherchant à dévorer les fidèles – sont des antinomistes conformes aux airs du temps. Contre ces mauvais pasteurs et théologiens auxquels ont été confiés des chaires, au nom de l’Église, hélas ! se dresse vaillamment Jean-Marc Berthoud, théologien franc-tireur comme le Seigneur en appelle quand Il juge qu’il le faut.
Alors que la Loi de Dieu, révélée tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, et concernant la vie personnelle, conjugale, familiale, économique, sociale, scientifique, politique, etc. des hommes, est bafouée, ridiculisée, mise au rebut, même par ceux que Dieu appelle cependant à être « sel de la terre », « lumière du monde », « colonne et soutien de la Vérité », Jean-Marc Berthoud nous apporte, dans les pages qui suivent, les raisons chrétiennes, bibliques, de reprendre, d’enseigner pour la mettre en pratique, cette Loi que Dieu a donné pour que les hommes y marchent.
Certes nous ne sommes pas sauvés par la Loi, mais nous ne sommes pas non plus sauvés sans la Loi, hors la Loi. C’est la grâce souveraine de Dieu qui, seule, a le pouvoir de sauver, par le moyen de la foi. Mais la vraie foi, qui unit à Jésus-Christ Sauveur, n’existe qu’accompagnée par l’obéissance – par un vrai commencement d’obéissance – à la Loi de Dieu, cette Loi « sainte, juste et bonne » qui nous donne les directions et les directives pour tous les aspects de notre existence, cette Loi qui, avec son inséparable compagnon : l’Évangile, est aussi et toujours grâce.
Merci à Jean-Marc Berthoud de si bien nous le rappeler, avec vigueur et netteté.
Pierre Courthial
Doyen honoraire, de la Faculté libre de
Théologie réformée d’Aix-en-Provence
Table des Matières
Avant-Propos Jean-Marc Berthoud
Préface Pierre Courthial
Première partie. Fondements
Amour et obéissance à la Loi de Dieu sont-ils dissociables ?
La Loi de Dieu est-elle contraire à notre liberté ?
III. Mais qu’est-ce donc que la Loi de Dieu ?
Le Psaume 119 : Hymne à la Loi de Dieu
Les Dix Commandements peuvent-ils être séparés de l’œuvre de Salut,
de la Grâce ?
La Loi de Dieu est une figure de Jésus-Christ
VII. Y a-t-il une limite dans le temps et dans l’espace à l’application de
la Loi Dieu ?
VIII. La Loi de Dieu, Révélation de la Loi naturelle, Loi de la création
La Loi de Dieu, fondement de l’Ordre Législatif
Quelques applications pratiques actuelles de la Loi de Dieu
La Loi de Dieu et la conscience de l’homme
XII. Les Dix Commandements sont l’expression de l’Alliance de Dieu
XIII. Les Dix Commandements sont-ils l’expression de l’Alliance de Grâce ou
de l’Alliance des Œuvres ?
XIV. Les Dix Commandements sont-ils confirmés ou abrogés par la
Nouvelle Alliance ?
Légalisme et Spiritualisme : abus et oubli de la Loi de Dieu
XVI. La place des Œuvres dans la vie chrétienne pour une foi vivante et efficace
XVII. Du bon usage de la Loi de Dieu
XVIII. Aphorismes chrétiens sur la Loi, les Mœurs, la Morale et le Droit
Déclaration de l’Association vaudoise de Parents chrétiens, 1985 :
XIX. Questions pratiques se rapportant à l’éthique chrétienne adressées à
un groupe de pasteurs
Deuxième partie. Combats
L’opposition ancienne et moderne à la Loi de Dieu
A/ Il ne faut pas opposer la grâce de Dieu à sa Loi
B/ La Loi, ombre des choses à venir
C/ La liberté de l’Esprit ne doit pas être opposée à la Loi de Dieu
D/ L’Ancienne Alliance ne doit pas être opposée à la Nouvelle
E/ Le dualisme antinomien de Marcion
F/ Unité de la révélation de Dieu
G/ Agricola : faux apôtre de la Grâce sans la Loi
H/ L’antinomisme freudien et marxiste destructeur du psychisme et de
la vie sociale
I/ L’antinomisme moderne à caractère prétendument chrétien
J/ Saines réactions théologiques
XXI. Les fondements bibliques de la Morale et du Droit ébranlés
Faiblesse de l’Église de Dieu
Préambule historique
Comment en est-on arrivé là ?
Erreurs philosophiques
Erreurs morales
Conclusion
XXII. Jacques Ellul et l’impossible dialectique entre Marx et Calvin
Initiation marxiste
Marx et Calvin
III. Marx, Calvin… et Barth !
Le défaut métaphysique dans l’armure d’Ellul
Conclusion
Annexes
(a) Le réalisme de Jacques Ellul
(b) La prétendue excellence de la pensée économique de Karl Marx
XXIII. Une imposture théologique : La morale selon Calvin d’Éric Fuchs
XXIV. Quelques remarques sur la bioéthique protestante émanant des
Églises officielles : Olivier Abel et Jean-Marie Thévoz
Olivier Abel : Biologie et éthique
Conséquences pratiques du pluralisme agnostique d’Olivier Abel
III. La position de Jean-Marie Thévoz : Un statut moral pour
l’embryon. Recherche protestante
XXV. Création, Biologie et Loi divine : Thèses sur les fondements du
bien biologique et politique
Annexes
J. Gresham Machen : la Majesté de la Loi de Dieu
Philip Mauro : la Loi et l’Évangile
1) La Loi, une incomparable bénédiction pour Israël
2) Ce que dit le Nouveau Testament par rapport à la Loi de Dieu
Bénédict Pictet (1655-1724), Pasteur et Professeur en Théologie dan l'Église et Recteur dans l'Académie de Genève, est surtout célèbre par deux ouvrages systématiques, La Théologie chrétienne et La Morale chrétienne. Voici le Tome 1 de la Théologie Chrétienne.
Bénédict Pictet (1655-1724), Pasteur et Professeur en Théologie dan l'Église et Recteur dans l'Académie de Genève, est surtout célèbre par deux ouvrages systématiques, La Théologie chrétienne et La Morale chrétienne. Voici le Tome 2 de la Théologie Chrétienne.
Le tome 5 de L’Histoire Alliancielle de l’Eglisedans le Monde vient de paraître et peut être commandé chez Lulu.com. C’est le dernier de cinq volumes d’une Histoire de l’Église vue à travers les dures crises qu’elle dut subir au cours des âges. La croissance victorieuse de l’Église de Dieu est décrite à travers ces luttes. Il est écrit dans une langue simple et claire, a un caractère rigoureusement historique, mais aussi théologique et philosophique. Il s’agit d’un seul combat, toujours actuel : la défense du christianisme contre ses adversaires. Chaque chapitre traite d’un moment particulier de cette immense bataille et peut donc être lu comme un récit indépendant qui s’insère cependant harmonieusement dans la trame d’une unique histoire.
Avec ce cinquième tome – « Le combat présent : l’Église et le monde dans un univers devenu non doctrinal » s’achève le projet de L’Histoire alliancielle de l’Église dans le Monde. En effet, les luttes dont cet ouvrage fait la chronique, s’articulent autour d’un constat : Une civilisation et une Église qui ont tourné le dos à Dieu et aux universaux établis par Lui, c’est-à-dire qui rejettent la capacité même de formuler la vérité, ne peut que sombrer dans le néant.
Le livre de Jean-Marc Berthoud Authority in the Christian Life vient d’être publié en français chez Psalm78 Ministries sous le titre Du Pouvoir dans la Vie Chrétienne . Il est disponible chez Amazon.
Du Pouvoir dans la Vie Chrétienne examine la définition, la distinction et les conditions nécessaires à un juste exercice du pouvoir dans une perspective biblique.
Du Pouvoir dans la Vie Chrétienne examine la définition, la distinction et les conditions nécessaires à un juste exercice du pouvoir dans une perspective biblique.
C'est le premier tome d’un Commentaire sur l’Apocalypse de Jésus-Christ en plusieurs volumes. Il s’intitule : La royauté du Christ sur son Église et traite des chapitres 1 à 3 de la Révélation reçue par Jean. Il s’agit de lire l’Apocalypse non seulement comme l’ultime Révélation de l’Écriture sainte, mais comme le dernier mot de Dieu à son Église et au monde. Il se veut être une lecture de l’Apocalypse à la lumière de la révélation biblique dont elle s’inspire dans toutes ses parties. En cela l’auteur suit la méthode des textes prophétiques bibliques eux-mêmes.
Authority in the Christian Life examines the definition, distinction, and necessary conditions for the just exercise of power from a biblical perspective.
Ce petit livre, John Nelson Darby (1800-1882), l’essor d’un hérétique total, fait connaître non seulement les débuts d’un stratège et d’un tacticien ecclésiastique hors pair, mais retrace le premier parcours de ce révolutionnaire religieux qui, au cours des années 1840 à Lausanne, affûta les armes séductrices et dominatrices d’un manipulateur de génie.
PIERRE DE LA RAMÉE (PETRUS RAMUS), PRÉCURSEUR DE DESCARTES CONTRE LA FOI RÉFORMÉE CONFESSANTE.
La Réforme, la scolastique réformée et l’héritage puritain
Préface
Par Meine Veldman, Doyen et professeur académique, Faculté de Théologie Évangélique de Montréal
Après avoir découvert le travail de Jean-Marc Berthoud sur Petrus Ramus ou Pierre de La Ramée, je dois avouer deux points qui ont trait à ce philosophe et théologien suisse converti à la foi calviniste. D’abord, il s’agit d’un travail que j’aurais aimé écrire, mais, par manque de temps, je n’ai pu entreprendre une telle œuvre. Enfin, la lecture de cet ouvrage m’a enchanté. C’est pourquoi je me sens privilégié d’écrire l’avant-propos de cette importante réflexion sur Petrus Ramus et son influence.
Permettez-moi d’emblée d’aborder directement le cœur du sujet. Comment pouvons-nous décrire Ramus et son influence ?
En utilisant un ouvrage de Walter J. Ong qui est une œuvre de référence, nous pourrions décrire l’approche de Ramus et sa conséquence comme suit:
« Selon Ramus, la voix humaine s’adresse à l’extérieur de ce monde. La raison en est, ajoute-t-il, qu’il nous fournit, non pas la richesse ni l’abondance vocale, mais des arguments qui peuvent être accrochés ou « collés » à des questions (qui proviennent d’abord de nous-mêmes). […] L’ordre en matière de dialectique est, comme il a été observé, d’un caractère radicalement visuel et schématique dans la formation de ses conceptions ; par conséquent, le transfert de décor de la rhétorique à la dialectique et à sa vocalisation subséquente […] devient ici, en pratique, une élimination du vocal et du personnel en faveur du schématique, cela dans le cadre du concept d’accommodement ou d’adaptation lui-même. C’est le phénix, la contrepartie verbale de l’univers visualiste immanent des « objets », sans voix et, de par ce fait même, dépersonnalisé, « une manière fermée, dénudée, purement « naturelle » de parler », aussi près de la « mathématique » que possible».
Walter Ong n’avait pas nécessairement l’intention de défendre ce développement qui s’avère être en opposition directe avec la méthode biblique et réformée ; toutefois, sa thèse est fondée sur le fait que Ramus est un « scolastique-humaniste » étant lui-même déjà à l’image de ceux qui lui ont succédé et qui ont été influencés par lui. Parmi eux se trouvent notamment, Alsted, Ames, Perkins et l’Université de Harvard elle-même . Et que s’est-il produit sous son influence ? Ong nous l’explique :
« L’oral auditif fut éliminé en faveur du visuel. [… ] Il s’agit d’un mouvement qui s’éloigne d’une conception de la con-naissance enveloppée dans la controverse [la dispute] ainsi que de l’enseignement des deux formes de dialogue appartenant au monde personnaliste, existentiel du son, cela en faveur d’une conception de la connaissance associée au monde silencieux de l’objet, conçu de façon purement visuelle et schématique ».
Par conséquent, cette démarche se tournait naturellement vers le sujet, vers l’intérieur de l’homme et les choses qu’il peut observer en lui-même.
Qu’en fut-il des résultats de cette influence ramiste ? Les questions bibliques et dogmatiques de la Parole de Dieu furent premièrement soumises aux domaines de la rationalité humaine, de l’expérience des hommes et de leur histoire, avec toutes les conséquences implicitement liées à cet assujettissement.
La structure de la théologie réformée s’oppose clairement, et de manière pratique, à l’approche et à la méthodologie ramiste décrites dans le présent ouvrage de Jean-Marc Berthoud. En effet, il n’est pas surprenant que dans la pensée de Ramus, Prométhée représentait le premier philosophe . La tendance prométhéenne qui consiste à placer la révélation dans le domaine de la rationalité humaine se révèle justement dans sa méthode et sa philosophie. En effet, Ramus subsume – soumet – la voix de l’Écriture à son propre « dialecte naturel » et, en conséquence, la développe par l’imitation et la pratique, réduisant ainsi la dimension dialogique entre Dieu et l’homme de la Parole-révélation. Donc, « l’épistémologie corpusculaire [atomiste] de Ramus suppose que la connaissance consiste en des ensembles d’articles mentaux » , le regard se tournant ainsi vers ce monde, vers l’histoire et vers le moi. Comme le dit l’ouvrage de Walter Ong, il « organise, dans un champ d’observation, non pas le monde externe, mais le « contenu » de la conscience » .
Otto Weber l’affirme en commentant les répercussions de sa pensée,
« … c’est un anglais, William Ames (1576 –1633), œuvrant en Hollande, qui, sous l’influence de la philosophie empirique de Petrus Ramus (1515-1572), a premièrement établi systématiquement une théologie de l’expérience. Ames a été décrit comme un précurseur de Schleiermacher. Cela s’avère au minimum exact sur le plan de sa méthode, laquelle considère la théologie comme étant l’analyse et la description de la vie spirituelle, de l’expérience chrétienne . »
Par conséquent, la révélation et l’histoire de son interprétation sont placées dans le domaine de l’expérience humaine, de la rationalité, et ce, en supposant une neutralité correspondant à la supposition de l’existence d’un individu qui se veut autonome. Ultimement, les questions bibliques et dogmatiques relatives à la Parole de Dieu seront premièrement assujetties aux domaines de la rationalité humaine, de son expérience et de son histoire, avec toutes les conséquences implicites propres à ces domaines.
Ainsi, la manière plus hébraïque de penser, enracinée dans la Parole d’un Dieu qui a créé, qui vit et qui parle, s’oppose naturellement aux résultats de l’application de la méthode dialectique d’organisation de la pensée selon Ramus. Une raison supplémentaire se trouve dans le fait que la pensée rationnelle ou dialectique appliquée, selon Ramus, à l’organisation de la pensée implique nécessairement une autonomie illusoire de l’être humain. Cette autonomie s’oppose à Dieu et à la nature, au caractère ainsi qu’à la fonction de la Parole de Dieu, puisqu’elle emprunte ses fondements à la pensée rationnelle et ontologique de la pensée humaine.
Dans ce livre, l’auteur nous explique très clairement le maillon faible, voire destructif, de l’œuvre de Petrus Ramus et l’influence qu’eût le ramisme sur la théologie réformée et puritaine. Outre le fait que cet ouvrage constitue l’un des premiers livres qui traite de Petrus Ramus et de son influence dans une perspective biblique et réformée, son attrait réside dans le fait qu’il met en évidence deux conceptions de la théologie systématique situées aux antipodes.
Décrire tout à la fois Ramus comme précurseur de Descartes et de la modernité ainsi que la constatation importante des répercussions négatives de cette philosophie sur la théologie réformée, dès sa conception et jusqu’à nos jours, constituent les deux thèses que défend Jean-Marc Berthoud.
Les développements de la pensée de l’auteur doivent nous inciter à réfléchir. Peut-être que certains courants de théologies et de pratiques réformées et puritaines nous semblent attrayants précisément en raison du fait que ceux qui les soutiennent ont puisé chez Ramus l’argumentaire leur permettant de concevoir un christianisme placé sous une telle influence « ramiste » au sein de la modernité et de la postmodernité occidentales. L’être humain est devenu le centre de la création et de la Révélation, expulsant ainsi Dieu de ses prérogatives sur celles-ci, et ce, au sein même de notre théologie. Dans cet ouvrage, l’auteur nous fait prendre conscience de cette réalité, constituant ainsi une correction opportune et nécessaire de notre regard sur certains courants théologiques, dont, en particulier, ceux influencés par Pierre de La Ramée.
Table des matières
Avant-Propos – Jean-Marc Berthoud
Préface – Dr Meine Veldman
Pierre de La Ramée, précurseurs de Descartes contre la Foi réformée confessante
La Réforme, la scolastique réformée et l’héritage puritain
Préambule : Auguste Lecerf
Première partie Pierre de La Ramée (1515–1572), sa vie et son œuvre
Introduction
1. Brève biographie de Pierre de La Ramée (1515–1572) et l’offensive du
rationalisme binaire contre la foi réformée confessante
2. Nature et originalité de la pensée de Pierre de La Ramée : Platon contre Aristote
(a) Platon
(b) Aristote
3. Les conséquences du Ramisme
4. La méthode unique de Pierre de La Ramée
5. Comment la méthode unique de Pierre de La Ramée fut reçue par la Réforme
Introduction
(a) Pierre de La Ramée devient Protestant : le Ramisme à Zurich et à Bâle
(b) Le Ramisme à Genève
(c) Le Ramisme à Berne et à Lausanne
(d) Pierre de La Ramée, Andrew Melville (1545-1622) et l’Écosse
(e) Le Ramisme à Heidelberg ; les réponses de Zacharie Ursin (1534–1583) à La Ramée
(f) L’hérésie du rationalisme philosophique de Pierre de La Ramée
(g) La condamnation définitive du Ramisme par Théodore de Bèze
Deuxième Partie Le Ramisme dans le monde Anglo-Saxon eten Allemagne
Introduction
1. La victoire du Ramisme en Angleterre : William Perkins (1558-1602) et William Ames (1576-1633) puis en Allemagne : Johann Heinrich Alsted (1588-1638)
(a) William Perkins (1558–1602)
(b) Le Ramisme, un outil éducatif
(c) Le Ramisme et la prédication puritaine 99(d) Le Ramisme et l’interprétation biblique
2. Les implications philosophiques du Ramisme : Ames et Alsted
3. William Ames (1576–1633) et la diffusion de la méthode de Pierre de la Ramée dans le Puritanisme anglo-saxon
4. Note sur le ramisme et le développement du droit Moderne
5. L’essence du Puritanisme et le Calvinisme
Conclusion
Bibliographie
I. Pierre de La Ramée, sa vie et son temps
(a) Pierre de La Ramée, sa vie et son œuvre
(b) Pierre de La Ramée, son époque
(c) La tradition confessionnelle réformée
II. Théodore de Bèze face au rationalisme de Pierre de La Ramée.
III. Le véritable héritage réformé de l’Église anglicane
IV. Réduction, au cours des siècles, de l’héritage de la Réforme. Ébranlement du droit et de la morale.
Ce livre sur la pensée et l’influence d’un précurseur de Descartes, Pierre de La Ramée, (1515-1572), attire notre attention sur un modèle de l’art du prestidigitateur du langage, idéologie qui remplace la réalité du sens par des mots isolés et qui, par son obsession de clarté mathématisante comme modèle de la pensée, empoisonne toute la culture moderne.
Ce quatrième tome de l’Histoire alliancielle de l’Église dans le monde est intitulé L’Âge Moderne. De la Révolution scientifique aux Révolutions politiques et culturelles. Le réveil, la réponse divine à un monde sans Dieu, conduit le lecteur de l’aube des Lumières au début du XXe siècle.
Ce livre n’est pas l’histoire de Calvin, l’auteur veut le rappeler à quelques lecteurs. Le titre le dit au reste suffisamment, Histoire de la Réformation EN EUROPE au temps de Calvin. C’est la seconde série d’un ouvrage dont l’Histoire de la Réformation au seizième siècle a été la première.
Aux temps de Luther succèdent ceux de Calvin. Celui-ci s’appliqua, comme son prédécesseur, à sonder les saintes Écritures, et il y trouva la même vérité et la même vie ; mais c’est pourtant un autre trait qui caractérise son œuvre...
Ce troisième tome de l’Histoire alliancielle de l’Église dans le monde conduit le récit de Jean-Marc Berthoud de l’époque glorieuse de Jean Calvin au déclin de la Réforme dû aux séductions des Lumières sans Dieu.
Ce livre de 530 pages est consacré au huitième commandement: Tu ne voleras pas. Cette parole du Décalogue est lue à travers l’enseignement de toute la Bible et appliquée à nos réalités.
Le jour des petits recommencements de Pierre Courthial (1914-2009), livre écrit à plus de quatre-vingts ans, fut le fruit d’une longue méditation sur la Bible, la création et l’action de Dieu dans l’histoire.